L’AGSE organise des camps de formation spécifiques à l’encadrement de chaque branche.
« – Quel avantage matériel attends-tu ? [de ta promesse, de ton service de chef] – Aucun » (Cérémonial des guides et scouts d’Europe, investiture d’un chef d’unité.)
Un garçon qui s’occupe d’enfants (8-12 ans) est-il pour autant un mou, ou bien un être brutalisant les jeunes ? Si la question est ici posée de façon provocatrice, c’est qu’elle correspond à quelques clichés erronés qui s’avèrent avoir la peau dure…
Alors NON, un Akela (nom de Jungle du louvetier) n’est ni un sergent fort en gueule, ni un intermittent du scoutisme promenant sa meute le dimanche, quand il n’a ni soirée mondaine, ni révisions estudiantines prévues.
Être louvetier, cela signifie pour moi servir les jeunes qui me sont confiés, me former pour cette mission, et me préparer à l’avenir via cette expérience incomparable.
Un chef est avant tout un serviteur. Cet axiome, s’il va de soi pour quiconque a prononcé la promesse scoute, mérite d’être ici développé à destination des visiteurs extérieurs, et de ceux qui ont la mémoire courte…
Servir les jeunes, cela signifie les éduquer, tâche immense et belle que nous accomplissons en complément des parents. Éduquer un garçon de 8 ans à 12 ans, cela consiste principalement à le soutenir pour développer ses capacités, et à le recadrer lorsqu’il utilise ses compétences à mauvais escient.
Par exemple, éduquer un garçon hyperactif, qui s’ennuie et qui a tendance à commettre des sottises, consiste à lui confier plus de services, afin qu’il se dépense et s’amuse tout en servant la famille heureuse qu’est la meute.
Pour servir les enfants et leur famille, il faut tout d’abord apprendre à les aimer de manière chrétienne.
Par le service, en tant que chef louvetier, j’ai donc la grâce de pouvoir développer concrètement la vertu de charité, et ses petites sœurs : écoute, patience, simplicité.
Ce sont là des grâces reçues du Bon Dieu et qu’il convient de faire fructifier au quotidien. Servir les jeunes apporte donc des qualités humaines rendant plus vivables et plus joyeux les échanges avec tout un chacun.
Mais quand bien même le Ciel aide-t-il, l’adage populaire rappelle qu’il faut commencer par s’aider soi-même. Très concrètement, pour un chef, cela signifie accepter de prendre du temps sur ses congés pour suivre des formations : camps école préparatoire, mais aussi formations ponctuelles avec des intervenants se déplaçant pour nous transmettre techniques et expériences. Cela peut être une « pointure » du scoutisme venant nous enseigner des méthodes d’expression (chant, jeu de scène…), des parents nous parlant du foyer chrétien, ou encore un prêtre nous entretenant du jeune et de la religion. Et ce ne sont là que de menus exemples tant est grande la liberté qu’offre le scoutisme pour quiconque veut prendre l’initiative d’organiser une session pour ses pairs.
Pour être chef, les louvetiers doivent se former afin de comprendre la pédagogie louvetisme, de comprendre l’enfant pour pouvoir lui enseigner les valeurs du mouvement. Le camp école est l’endroit idéal pour cela. Même si le chef arrive en camp école en traînant des pieds, il en ressort à chaque fois grandi par l’enseignement et l’échange avec les autres chefs qu’il rencontre.
Enfin et cela est dans la logique du scoutisme, si nous apprenons aux enfants, aux jeunes, à vivre ensemble, à prendre des initiatives et à se dépasser, eux-mêmes nous apprennent beaucoup. À dix-huit ou vingt ans, bon nombre d’entre eux, votre serviteur le premier, est étonné de la rapidité d’esprit de tel enfant, ou encore des capacités d’endurance physique de tel autre lors d’un jeu.
Vieillards de vingt ans, nous réapprenons donc l’étonnement, mais aussi l’admiration envers des personnes moins âgées que nous. Cette capacité d’étonnement propre à l’enfance, nous la retrouvons en nous occupant des plus jeunes, et cela est une véritable richesse.
Les louveteaux nous apprennent ainsi beaucoup sur l’esprit d’enfance que nous avons remisé aux oubliettes, mais aussi sur nous-mêmes, chefs. Rappelons que cet esprit d’enfance est selon Bernanos, « la seule part en nous qui mérite d’être sauvée ». En effet, la simple discussion, voire la confrontation verbale avec un enfant de 8 ou 11 ans oblige à prendre de la hauteur afin d’apporter une écoute puis une réponse à la fois juste et adaptée. Cela demande ainsi de puiser dans ses propres ressources, voire d’en développer de nouvelles.
Servir les plus jeunes est donc également une voie pour appliquer l’adage antique : « Connais-toi toi-même… »
Servir comme louvetier à la meute 3e Chambéry représente donc pour moi un moyen d’œuvrer au bien commun (éducation d’enfants en vue de devenir de bons citoyens et de bons chrétiens), est une voie pour apprendre à rendre plus fluides les relations interpersonnelles (pratique permanente du dialogue et de l’écoute), et une occasion de me former humainement, intellectuellement et techniquement. Enfin, la gestion d’un groupe de 18 à 24 enfants, épaulé par 2 à 4 assistants représente une forme d’exercice permanent, entre micro-entreprise et macro-famille, soit, après la foi, les deux points centraux d’une vie d’Européen adulte.
L’AGSE organise des camps de formation spécifiques à l’encadrement de chaque branche.
Les livres indispensables et des références utiles pour approfondir la pédagogie.
Le mouvement met des outils à disposition des chefs pour mener à bien leur mission.