Le louvetisme est la branche cadette du mouvement. Directement décliné du scoutisme, il a une histoire à part entière.
Vera Barclay est née en 1893 en Angleterre dans une famille de huit enfants. Son père est pasteur, et sa mère – Florence Louisa Charlesworth – est écrivain.
À 19 ans, elle devient un des premiers chefs scouts (tous les garçons du village faisaient partie de la troupe). À ce moment-là, des garçons plus jeunes veulent aussi faire du scoutisme, alors Vera Barclay commence à adapter le programme scout en une pédagogie qui convienne à des enfants de moins de 12 ans et devient Akela de la meute 1re Hertford Heath.
Baden-Powell, qui réfléchit lui aussi à une forme de scoutisme adaptée aux plus jeunes, entend parler de cette jeune cheftaine et la convoque à Londres en 1916 pour devenir la première secrétaire de la branche louveteaux.
Vera Barclay contribue alors à la rédaction du « Livre du Louveteau » et expérimente ses observations avec sa meute.
Pendant plusieurs années, Vera Barclay œuvre au développement du louvetisme. Elle visite de nombreuses meutes, organise des rassemblements et écrit beaucoup. Entre des histoires pour louveteaux, des articles pour les revues scoutes et des manuels de pédagogie, son œuvre est grande. L’un de ses ouvrages, « Le Louvetisme et la formation du caractère », est un héritage précieux pour la pédagogie du louvetisme. Elle écrit : « Ce livre n’est pas un manuel. […] Son but est de nous faire « penser ». Mon conseil est clair, dit-elle : commencez par réfléchir et par penser. […] J’ai travaillé à la lumière de la nature ; puis je me suis mise à tirer des conclusions.1 »
« Si le louvetisme répond si bien aux aspirations du garçon, c’est qu’il est conforme aux lois naturelles de la psychologie ; il faut donc le considérer comme le milieu approprié à la jeune âme humaine, celui où elle se développera mieux que dans les compartiments surannés de l’éducation d’autrefois. Ce milieu étant approprié à l’enfant, il tirera de lui, pour ainsi dire, ce qu’il a de meilleur, il l’aidera peu à peu à s’élever au-dessus de ses meilleurs instincts, jusqu’aux actes supérieurs d’un être raisonnable, capable de préférer le bien au mal, Dieu au monde ou à lui-même.2 »
En 1920, Vera Barclay reçoit le Loup d’Argent, la plus haute distinction scoute décernée pour récompenser des services exceptionnels. Pourtant, c’est plus ou moins au même moment qu’elle quitte sa fonction de secrétaire pour déménager à plusieurs centaines de kilomètres de Londres. Convertie au catholicisme, Vera a le désir de devenir religieuse.
Ce projet n’aboutit pas, et elle continue à faire profiter le mouvement scout de son expertise. Tout en menant de nouveaux projets et en encadrant des groupes scouts, elle est sollicitée pour former des chefs au camp de Gilwell Park, ainsi qu’en France au centre de formation de Chamarande.
Vera Barclay quitte ses fonctions dans le scoutisme en 1931 et, sa santé devenue fragile, s’installe en Suisse. Elle rentre en Angleterre quelques années plus tard où elle poursuit à l’écart son œuvre littéraire.
En septembre 1989 – à 95 ans –, elle meurt, aveugle et oubliée. Le temps est venu de recevoir son charisme pour en vivre à notre tour : nous sommes ses héritiers spirituels.
1. Le louvetisme et la formation du caractère, Vera Barclay
2. Sagesse de jungle, Vera Barclay
Le louvetisme est la branche cadette du mouvement. Directement décliné du scoutisme, il a une histoire à part entière.
Fondé en 1956 à Cologne, le scoutisme européen compte aujourd’hui plus de 65 000 membres.
Le louvetisme se vit dans nos groupes. Familiarisez-vous avec leur quotidien.